Née le cinquième jour du mois de Jumada al-Awwal de l'an 5 ou 6 de l'Hégire, Sayyida Zaynab (P) était une figure façonnée par la foi et la vertu. Élevée dans la maison du Prophète (PSL), son éducation et sa formation furent intimement liées à la figure paternelle la plus sublime. Elle grandit dans l'atmosphère lumineuse de la révélation, s'abreuvant de l'exemple de sa mère, Fatima al-Zahra (P), et s'enrichissant de la sagesse de son père, le Prince des Croyants, Ali (P). (1) Sa proximité avec les Imams infaillibles (P) lui conféra une position élevée tant en connaissance qu'en vertus spirituelles, la transformant en un modèle durable pour l'humanité. Cet article se penche sur certaines des innombrables vertus qui ont illuminé la vie de cette noble dame.
Sa Naissance
Le cinquième jour de Jumada al-Awwal de l'an 5 ou 6 de l'Hégire, la première petite-fille du Prophète Muhammad ouvrit les yeux sur le monde. La nouvelle de la naissance de l'enfant bien-aimée parvint au Messager de Dieu (PSL). Empli d'amour, le Messager (PSL) se rendit chez sa fille, Fatima Zahra (P). À son arrivée, il lui dit: "Ma fille Fatima, apporte-moi ta petite fille pour que je la voie."
Fatima (P) serra son bébé contre sa poitrine, baisant ses tendres joues, puis la remit à son père vénéré. Le Prophète (PSL) prit dans ses bras la fille bien-aimée de Zahra (P), rapprochant son visage du sien et, ému, se mit à pleurer. Surprise par cette réaction, Fatima (P) demanda: "Mon père, pourquoi pleurez-vous?"
Le Messager de Dieu (PSL) répondit: "Je pleure car, après mon départ, cette fille bien-aimée affrontera un destin douloureux. J'ai été témoin de ses futures épreuves, de la façon dont elle accueillera de grandes calamités à bras ouverts, par la volonté de Dieu."
Au milieu de larmes silencieuses et de baisers à sa petite-fille bien-aimée, il détournait parfois le regard et contemplait le visage de l'enfant innocent, destinée à une grande mission. Ce fut alors qu'il s'adressa à sa fille Fatima (P): "Ô, part de moi, lumière de mes yeux, Fatima, celui qui pleurera pour Zaynab et ses peines, recevra la récompense de ceux qui pleurent pour Hasan et Husayn, ses deux frères." (2)
Un Visage Rempli de Larmes: La Vision de l'Avenir de Zaynab (P)
Il est rapporté qu'après la naissance de Zaynab (P), Husayn (P), âgé d'à peine trois ou quatre ans, s'approcha du Messager de Dieu (PSL) et lui dit: "Dieu m'a donné une sœur."
Le Prophète (PSL) fut ému, mais après quelques instants, la tristesse se refléta sur son visage et il se mit à verser des larmes. Husayn (P) lui demanda: "Pourquoi êtes-vous triste et pleurez-vous?"
Le Prophète (PSL) répondit: "Ô, lumière de mes yeux, le secret de cela te sera révélé bientôt."
Peu après, l'ange Gabriel descendit auprès du Messager de Dieu (PSL) et l'informa: "Cette enfant, Zaynab, sera destinée à l'affliction et à la tristesse du début à la fin de sa vie. Elle connaîtra bientôt la douleur de ton départ, puis le deuil de sa mère, et ensuite la douloureuse peine de son frère, l'Imam Hasan (P). Mais le plus déchirant sera l'amère affliction de Karbala, qui courbera son dos et fera blanchir ses cheveux prématurément."
Le Prophète (PSL) pleura inconsolablement et, le visage baigné de larmes, le rapprocha de celui de Zaynab (P). L'honorable Fatima al-Zahra (P), voyant la réaction du Prophète (PSL), lui demanda la raison. Le Prophète (PSL) révéla à Fatima (P) une partie des épreuves et des tribulations que Zaynab (P) affronterait dans sa vie. (3) (4)
Zaynab (P): La Sage de Bani Hachim
Zaynab (P), la première-née de Fatima (P), se distinguait comme la fille aînée après les vénérés Imams Hasan et Husayn (P). Son nom, qui signifie "l'ornement de son père" (dérivé de "Zayn" - ornement - et "Ab" - père), reflétait la profonde connexion et l'estime que son père, l'Imam Ali (P), ressentait pour elle. En effet, après sa naissance, les croyants avaient l'habitude de se référer aux hadiths transmis par l'Imam Ali (P) comme provenant de "Abi Zaynab" (le père de Zaynab), soulignant ainsi son importance dans la famille du Prophète (PSL).
Sayyida Zaynab (P) fut honorée de divers surnoms qui mettaient en valeur ses vertus et ses qualités exceptionnelles:
Zaynab Kubra (Zaynab la Majestueuse): Ce surnom servait à la distinguer de ses sœurs, nées d'autres épouses de l'Imam Ali (P).
As-Siddiqa al-Sughra (La Véridique Mineure): Un titre qui évoquait la sainteté de sa mère, Fatima az-Zahra (P), connue sous le nom de "As-Siddiqa" (la dame véridique). Les innombrables similitudes entre mère et fille justifiaient ce noble surnom.
Aqila de Bani Hachim (Sage de Bani Hachim): "Aqila" désigne une femme de grande dignité, d'honneur et de savoir au sein de sa communauté, une des c r i p tion parfaite de Sayyida Zaynab (P).(5)
La sagesse et la connaissance de Zaynab (P) furent reconnues même par son neveu, l'Imam Sajjad (P), qui, après la tragédie d'Achoura, s'adressa à elle avec révérence: "Tante ! Par la grâce de Dieu, tu es une érudite sans avoir été enseignée, et une sage sans que personne ne t'ait expliqué les choses." (10)
Son érudition et sa compréhension des lois religieuses étaient si profondes qu'elle aurait tenu une assemblée scientifique où les femmes se réunissaient pour apprendre. Ces qualités exceptionnelles, inégalées parmi les femmes de son époque, élèvent Zaynab (P) à une position d'éminence et font d'elle un phare de connaissance et de force pour la postérité. (12)
Générosité et Charité de Zaynab (P)
L'honorable Sayyida Zaynab (P) fit preuve d'une profonde soumission à Dieu. Bien que son mari, Abdullah Ibn Ja'far, jouisse d'une position économique proéminente dans la ville, tous deux consacrèrent leur vie au service des autres, faisant de leur foyer un refuge pour les pauvres et les nécessiteux. Malgré ses moyens financiers, Sayyida Zaynab renonça au luxe, optant pour une vie simple et austère, recherchant la satisfaction divine. En apprenant la mission de son frère, l'Imam Husayn (P), elle demanda la permission à son mari de l'accompagner dans un voyage semé d'embûches. Dans ce chemin de foi et de sacrifice, Zaynab (P) offrit ses enfants et ses proches, les proposant comme soutien à son frère, l'Imam Husayn (P), dans sa lutte pour la cause de Dieu et en recherchant Sa satisfaction.(13)
On raconte qu'un jour, l'humble demeure de l'Imam Ali (P) reçut un invité. L'Imam, de retour, demanda à son épouse, Fatima (P): "Ô, Fatima, y a-t-il quelque chose à offrir à notre hôte?" Elle répondit: "Il ne reste qu'un morceau de pain, la portion de notre bien-aimée Zaynab." La petite Zaynab (P), avec l'innocence et la sagesse que seuls les élus possèdent, écouta attentivement. Sans hésiter, sa voix s'éleva: "Mère, offre mon pain à l'invité. La patience, je la supporterai avec joie." Comment comprendre l'immensité d'une âme si jeune, qui, à l'âge tendre de quatre ou cinq ans, faisait preuve d'une telle générosité et d'un tel détachement? Une femme qui offrit tout ce qu'elle possédait sur le chemin de Dieu, y compris ses enfants, des trésors plus précieux que sa propre vie, au service du Très-Haut. Une générosité qui transcende la compréhension humaine. (14)
Miracles de Sayyida Zaynab (P)
De la Maladie à la Guérison: La Promesse d'un Livre sur Zaynab (P)
Fayz al-Islam raconte:
Il y a plus de douze ans, une maladie d'estomac m'a terrassé, et les traitements médicaux se sont avérés inefficaces. En quête de guérison, nous avons entrepris un voyage à Karbala, accompagnés et assistés par notre famille. Cependant, là-bas, ma santé a encore empiré.
Un jour, lors d'une visite à la ville de Najaf, un ami parmi les pèlerins nous a invités, moi et mes compagnons, chez lui. Malgré ma maladie, j'ai accepté l'invitation. Au cours de la conversation, un érudit présent à la réunion a partagé un enseignement:
"Mon père avait l'habitude de dire: 'Lorsque tu te trouves dans le besoin, invoque Dieu Tout-Puissant trois fois au nom de Sayyida Zaynab Kubra (P), et sans aucun doute, Dieu, le Très-Haut, exaucera ta demande.'"
Suivant ce conseil, j'ai invoqué Dieu, implorant ma guérison. De plus, j'ai fait un vœu, m'engageant envers mon Seigneur: si je guérissais de cette maladie, j'écrirais un livre dédié à la vie de Sayyida Zaynab (P).
Grâce à Dieu, le Glorieux et le Très-Haut, ma santé s'est rétablie en peu de temps. C'est ma fille qui m'a rappelé le vœu non tenu. Alors, implorant l'aide et le succès de Dieu, le Très-Haut, je me suis consacré à l'écriture de ce livre. (15)
La Colère de Zaynab et la Vengeance Divine
Après la tragédie d'Achoura, lorsque les femmes et les enfants captifs de la famille de l'Imam Husayn (P) furent conduits de Koufa à Cham, le chemin les mena à une montagne proche de la ville d'Alep. En ce lieu désolé, la dureté du voyage et la soif implacable firent une tragique offrande: le fils d'une des femmes captives fut avorté, marquant à jamais ce site de la douleur de la perte. Aujourd'hui, un sanctuaire appelé "Mashhad al-Siqt" (le lieu de la chute) rend hommage à cette scène déchirante, un rappel perpétuel de la souffrance endurée par la famille du Prophète (PSL).
Il est rapporté que, dans sa recherche désespérée d'eau et de provisions pour les captifs, Sayyida Zaynab (P) s'approcha d'une mine de cuivre proche, où des hommes travaillaient. Cependant, ces hommes, consumés par la haine envers Ahlul-Bayt (P), non seulement refusèrent d'offrir leur aide, mais proférèrent également des insultes et des malédictions.
Face à cette cruelle affront, le cœur de Sayyida Zaynab (P) se remplit de douleur. Dans un acte d'intervention divine, elle maudit les hommes et la mine, entraînant la destruction complète de cette dernière.
Selon un autre récit, les mineurs de cuivre refusèrent même de l'eau à la famille de l'Imam Husayn (P), agissant avec une cruauté impitoyable qui incluait des insultes et des mauvais traitements. En réponse à cette inénarrable affront, la colère divine se manifesta: un éclair brûlant tomba sur eux, les réduisant en cendres et consumant leur misérable existence. (16)
Le Miracle du Silence: La Victoire à Koufa
La poussiéreuse caravane des captifs de Karbala s'arrêta devant les imposantes portes de Koufa. Une mer de visages curieux et assoiffés de spectacle se pressait, tonnant de vivats et de murmures dans une cacophonie assourdissante. La confusion régnait, et la voix de quiconque, aussi puissante soit-elle, se noierait dans le tumulte.
Au milieu de la foule, l'honorable Zaynab (P) se leva, son cœur gonflé de douleur et son esprit clair sur son objectif. Elle devait percer le voile du mensonge et exposer la vérité sur le sacrifice de Karbala. Mais comment, au milieu de ce chaos, sa voix pourrait-elle atteindre les oreilles du peuple?
Avec une profonde inspiration, elle invoqua la force du Wilayat, la connexion divine qui l'unissait à son frère, l'Imam Husayn (P). Et alors, d'une voix qui ressemblait à celle de son père, Ali (P), elle clama: "Silence !"
L'effet fut instantané et miraculeux. Le brouhaha s'évanouit, les vivats s'éteignirent. Le fracas des fers à cheval sur le pavé, le tintement des cloches des chameaux, le murmure de la foule... tout s'arrêta dans un silence de mort. C'était comme si l'univers lui-même s'était arrêté pour écouter.
Dans ce silence absolu, au milieu d'une attente palpable, Sayyida Zaynab (P) commença son sermon. Chaque mot, clair et résonnant, pénétra les cœurs présents. Elle parla de trahison, de martyre, de l'injustice subie dans les plaines de Karbala. Elle révéla la vérité, peignant avec des mots vifs l'héroïsme de son frère et l'iniquité de ses bourreaux. La vérité, finalement, se fraya un chemin à Koufa, grâce au pouvoir de la foi et à la force inébranlable d'une femme qui, avec la grâce de Dieu, transforma le chaos en silence et la défaite apparente en une victoire de la vérité. (17)
Le témoignage historique révèle que Zaynab (P) fit preuve d'une patience exceptionnelle pendant la tragédie d'Achoura. Cette vertu fut, sans doute, le résultat direct des paroles de son frère, l'Imam Husayn (P), qui, peu avant son martyre, lui confia: "Ô ma sœur, crains Allah et recherche le réconfort dans la gloire d'Allah, et tu dois savoir que les gens de la terre mourront et que les gens du ciel ne survivront pas, et que tout est périssable sauf le visage de Dieu, le créateur de la terre." (18)
Le soir d'Achoura, après le départ de son frère, l'honorable Zaynab (P) fit face à la scène déchirante des corps mutilés des martyrs. Malgré la profonde tristesse, elle ne succomba pas au désespoir et ne fit pas preuve de faiblesse face à l'ennemi. Consciente que les oppresseurs voulaient le moindre signe de faiblesse dans la famille du Prophète, en contemplant le corps ensanglanté de son frère, elle leva les yeux au ciel et s'exclama: "Ô Dieu, accepte ce sacrifice de notre part !" (19) Cette phrase, pleine de résignation et de force, frappa l'ennemi comme un coup dévastateur.
Par la suite, à la cour de Koufa, face à la brutalité d'Ibn Ziyad, qui lui demanda sarcastiquement son opinion sur le sort de son frère, Zaynab (P) répondit avec une fermeté inébranlable: "Je n'ai vu que bonté et beauté à Karbala." (20)
Sources
1- Zaynab Kubra, p. 139.
2- Muqimi, Muhammad, Discours de Zaynab Kubra (P), le pilier de la révolution de l'Imam Husayn (P), pages 55-57,
3- Jazaeri, Sayyed Nur al-Din, Khasa'is al-Zainabiya, p. 155, Sepehr, Abbas Ali, Nasikh al-Tawarikh Zaynab (P) p. 47
4- Sepehr, Abbas Ali, Nasikh al-Tawarikh Sayyida Zaynab Kubra (P), vol. 1, pp. 45 et 46.
5- Ayatollah Makarem Shirazi, Le message de l'Imam Amir al-Mu'mini (Payame Emam); tome 9; pág.234. 8- Rah Tushe Rahyane Nur, p. 258.
10- Majlisi, Muhammad Baqir, Bihar al-Anwar, vol. 45 p. 64. 12- Shirzane Karbala, p. 40
13- Mahal-lati, Zabihul-lah, Rayahin al-Shari'a, vol. 3, p. 63.
14- Mahal-lati, Zabihul-lah, Rayahin al-Shari'a, vol. 3, p. 64
15- Zaynab Kubra, p. 4.
16- Mahal-lati, Zabihul-lah, Rayahin al-Shari'a, vol. 3, pp. 151 et 152.
17- La vie de Fatima Zahra et Zaynab (P) p. 16
18- Ayatollah Makarem Shirazi, Achoura: Racines, motivations, événements et conséquences ; Pág. 4020
19- Maqtal al-Hussein Muqarram ; Pág. 307.
20- Ayatollah Makarem Shirazi, Achoura: Racines, motivations, événements et conséquences ; Pág. 25.












